KO dans la surface

J’aurai dû éteindre le poste, mais Thierry m’a suggéré que non, que c’était grave, qu’il y avait une faute, une agression de Schumacher qui devait être puni, peut être d’un penalty ou passer par les armes, un peloton, un procès peut être, pour crime contre l’humanité. Alors que défilaient les images de ce pauvre Battiston sonné et immobile sur son brancard que portaient de solides gaillards, j’entendais la ville bourdonner. Ça sentait la sueur acide du stress perler sur le front de millions de Français surchauffés. Le malheureux joueur était sur le dos, il devait respirer, car le médecin sur place ne le ventilait pas, j’étais un peu rassuré, mais pas Thierry ni les braillards du dessous.

Dès lors, je suivis haletant le match, je pensais à mon père résistant et à mes deux grands-pères morts pour la France. Il fallait dégommer ces salauds de boches. J’étais devenu con ! Comme ceux d’en bas et tous les patriotes qui ne votaient pas encore Le Pen.

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