prise de tête

PRISE DE TÊTE

Prise de tête

Le second confinement était arrivé comme un vin nouveau, bon naturellement, même s’il pétillait de contraintes.

Tous, adorateurs de courbes, les forts en math et en statistiques, biostatisticiens docteur en équations plus qu’en médecine mais très influents depuis le début de l’épidémie, avaient sorti leurs crocs et leur sourire caustique pour railler ceux qui n’avaient jamais cru à la seconde vague. Celle qu’ils annonçaient en mai après le confinement puis en juin après les manifs et la fête de la musique, en juillet aussi quand le virus circulait toujours et en août quand les courbes firent mine de s’élever un peu. Enfin en septembre quand les premiers froids apparurent. C’est sans conteste, en octobre que les testés furent plus souvent positifs quand les morts n’étaient que désespérément très vieux et si peu nombreux.

Des milliers de fois moins qu’annoncées par l’algèbre savante des matheux comme si les interactions d’un virus et de ses hôtes humains pouvait se résumer en une équation. Mais peu importe, ils chantaient aux anges :

— Vous voyez ! on vous l’avait dit !

Ils portaient masques seuls en extérieur, pauvres hères obéissants. Ils lançaient l’œil mauvais aux récalcitrants, aux inconscients, aux asociaux qui n’en portaient point. Ils avaient raison puisque l’état confinait à nouveau…

J’ai failli m’associer à la doxa médiatique, étatique et des matheux…

Pourtant l’on pouvait se poser des questions et avoir l’humilité de les entendre,

pour peu qu’on prît la peine de différencier les contaminés des symptomatiques,

pour peu qu’on écoutât les savants médecins qui disaient que de seconde vague pandémique il n’y en avait jamais eu,

pour peu que l’on songeât que ce virus ne nous lâcherait plus, mais ni plus ni moins que ses frères saisonniers hivernaux, et c’était bien assez,

pour peu que l’on comprît enfin que confiner un pays pouvait être nuisible, et que la fête autoritaire de certains en uniforme, briserait plus de vies que la Covid 19 : Femmes battues, vieillard en détresse, malades chroniques en décompensation, et dépression par vie sociale en berne.

Pour peu qu’on laissât aux médecins de terrain la liberté de prescrire hors AMM le traitement quasi inoffensif en termes de toxicité d’un professeur marseillais, son bénéfice médical fût-il mince.

Ne pouvait-on imaginer de ne plus chasser sottement l’attestation du quidam isolé perdu en garrigue ou sur son vélo ?

Imaginer que les gestes-barrières, la distanciation physique librement acceptés comme les grands rassemblements, les masques chirurgicaux en milieux clôt respectés et ceux FFP2 offerts aux plus fragiles, feraient aussi bien qu’une vie orwellienne sous autorisation administrative permanente ? Une vie sous cloche à la merci de flics zélés.

Ne pouvait-on admettre enfin humblement que ce virus nouveau somme toute peu redoutable en regard d’Ebola, la peste ou du choléra, poursuive sa course autrement que sur un modèle mathématique catastrophiste et très discutable.

Admettre, quelles que soient les mesures prises, qu’au meilleur des cas, il ne ralentirait qu’un peu son œuvre malfaisante. Certes en soulageant nos soignants déjà malmenés tous les automnes-hiver par la grippe, mais cela suffirait-il dans un hosto affaibli par la suppression de 100 000 lits en 30 ans par ceux mêmes qui nous assènent pour la seconde fois un état d’urgence sanitaire et un confinement sans avoir tiré les leçons du premier ?


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