Le facho et la woke

Qu’ils crèvent.
Tous.
Les bougnoules, les pédés, les profs à lunettes, les véganes qui chient sur la bidoche.
Les assistés, les Noirs qui se plaignent tout le temps, les Arabes qui nous envahissent.
Les Roms, les traîne-savates, les gauchos de merde avec leurs pancartes.
Les juges qui relâchent les racailles mais vont embastiller Marine.
Les journalistes qui défendent les violeurs étrangers.
Qu’ils crèvent.
Et qu’ils la ferment en attendant.
Moi, j’veux qu’on frappe, qu’on cogne, qu’on purge.
Qu’on les dégage tous.
Les étrangers, les sans-papiers, les “réfugiés”, les “non-binaires”, les “inclusifs” et toutes leurs conneries.
Moi, j’veux une France propre. Blême, peut-être. Mais droite. Blanche.
Silencieuse.
Qui obéit.
J’en ai rien à foutre de l’Histoire.
Les Juifs, les colonisés, les esclaves ? Ils sont pas là.
Ce que je vois sur CNEWS, c’est les keffiehs, les Nike, les voitures qui brûlent dans nos rues.
C’est eux qui ont craché à la gueule de mon voisin. Si, si, je te jure, on me l’a dit de source sûre.
Et si tu me dis que j’ai tort, j’te gifle.
J’ai pas tort. J’ai vécu. J’ai bossé. J’ai payé. J’ai fermé ma gueule pendant qu’on ouvrait les frontières.
Maintenant, c’est fini.
Moi, j’veux une milice. Pas des gendarmes en trottinette.
Une vraie milice, qui passe dans les halls et fait le ménage.
Des hommes. Des vrais. Pas des sociologues.
J’veux qu’on rouvre les camps. Pas pour tuer, non. Juste pour trier.
Mettre d’un côté les nuisibles. Les parasites.
Les profs gauchistes. Les artistes en grève. Les syndicalistes.
Et hop, au tri sélectif.
Ils sont trop.
Ils nous bouffent tout. L’argent, la langue, les rues, les femmes, les mômes.
Et ils veulent qu’on dise merci.
Mais j’suis pas né pour dire merci à une racaille.
J’suis né pour lui dire de dégager.
Alors j’vote Marine. Et j’espère que ça bastonne.
Pas pour discuter. Pour nettoyer.
Et si t’es pas d’accord,
T’es déjà sur ma liste.


Contre-voix
(À l’ombre du vieux)

Je t’entends.
Tu ne cries pas si fort que ça.
Tu ne m’effraies pas vraiment, tu fais du bruit, c’est tout.
Comme une casserole cabossée qu’on traîne dans la cour d’école.
Un refrain rance qui résonne grâce à la complaisance de quelques journalistes.
Tu dis « qu’ils crèvent ».
Et moi, j’ai vu naître. J’ai vu pleurer. J’ai vu sourire tant de monde.
Je porte dans mes bras des enfants que tu aurais rejetés à la frontière du ventre parce que métis.
Et ils sont beaux.
Noirs, bruns, blonds, mêlés, égarés, ancrés.
Ils parlent plusieurs langues et rient dans la tienne.
Tu les appelles parasites, moi je les appelle vivants.
Tu veux qu’on trie, qu’on expulse, qu’on frappe ?
Moi, je sème.
Des livres, des poèmes, des graines de courge et des chansons.
Toi, tu veux des milices,
Moi, je connais des gens qui soignent, qui enseignent, qui chantent dans la rue pour rien.
Tu ne les entends pas. Ils ne font pas de bruit.
Mais ils tiennent.
Et quand ta fureur et tes obsessions de sang pur seront retombées,
Quand les murs que tu veux bâtir seront couverts de lierre,
Ils seront encore là, debout, à danser pieds nus sur les gravats des guerres que tes pensées nous préparent.
Tu parles d’ordre.
Moi, je vis avec le chaos du monde, ses angles et ses caresses.
Je vis avec l’imprévisible, avec la faille, avec l’étranger.
Parce que je suis moi-même étranger à ce monde.
Et que c’est là, dans ce flou, que je respire.
Tu ne comprends pas.
Et c’est peut-être ça qui t’effraie.
Tu veux une France pure, silencieuse, blanche.
Moi, je vis dans une France vivante, bordélique, métissée, qui rit trop fort, qui chante faux, qui parle avec les mains.
Et je l’aime.
Comme on vénère une vieille mère abîmée qui nous aime sans condition.
Alors non, je ne me tairai pas.
Pas pour toi. Pas pour ceux qui applaudissent quand tu vomis.
Je parlerai doucement.
Mais toujours.
Et quand tu ne seras plus là, je n’y serai plus non plus, peut-être victime de ta morve anti-woke.
Mais un ou une autre des nôtres ramassera tes cendres, les mêlera à la terre.
Et dessus,
Y plantera un cerisier.

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