Le commissaire Simonaud allait prendre sa retraite. Quarante-cinq ans d’activité dans la police, ça use, crois-moi, surtout si, comme lui, on n’a pas ménagé sa peine en filatures et en nuits blanches, de sordide en plus sordide, de coups foireux en flags saignants.
La retraite de Simonaud, personne n’aurait voulu la rater, pour rien au monde. Ce qui fait, vois-tu, que ce vendredi-là au soir, tout le commissariat était présent, les flics en civil comme en uniforme, du planton à la femme de service. Il y avait aussi le divisionnaire, en tenue d’apparat, trop soulagé de voir partir sa bête noire, son râleur de service, son empêcheur de tourner en rond. Les coups de gueule de Simonaud sur le divisionnaire, et vice versa, étaient devenus quotidiens ces deux dernières années. Faut dire que les procédures, c’était pas son truc à Simonaud. Il fonctionnait par instinct, flair, tout ce que tu veux, et quand le moment de passer à l’action arrivait, rien ne l’arrêtait, même pas un juge, encore moins un divisionnaire.
La première enquête du commissaire Bakar